
Une pratique de plus en plus courante, mais avec des dégâts potentiellement très importants.
Dans un monde hyperconnecté, les modes de communication ont bien évolué par rapport à deux décennies en arrière. Cela vaut également en matière de sexualité. De plus en plus de jeunes vivent une partie de leur intimité en ligne. L'envoi de photos ou de vidéo à caractères sexuelle est devenu relativement fréquent, notamment chez les adolescent·es. Cette pratique est désignée par le terme "sexting" (anglicisme combinant sex et texting) ou "nudes" (anglicisme pour nude photos).
Selon l’enquête James 2022, 12 % des jeunes âgé·e·s de 12 à 19 ans ont déjà envoyé des photos ou des vidéos d'eux-mêmes à caractère érotique, tandis que 41 % déclarent en avoir reçu. L'étude montre que le phénomène augmente avec l'âge. Ainsi, un jeune de 18-19 ans sur 4 affirme avoir déjà transmis des nudes le concernant. Pour la plupart de ces jeunes, les images et vidéos restent sous contrôle. Pour une petite minorité, celles-ci fuitent sans leur consentement. Les dégâts sont alors potentiellement graves. Les filles seront particulièrement impactées en cas de fuite de leur image dans la sphère numérique.
En juillet 2024, la loi Suisse a changé concernant les nudes. Auparavant, toute personne qui transmettait une image à carcatère érotique d'elle à des mineurs étaient punissables par la loi, même si elle était mineure elle-même est que l'échange était consentit. Afin de mieux protéger les victimes de fuite d'image, la loi a été modifié Le consentement est maintenant au coeur de la pratique des nudes selon la loi Suisse. Dans le cas d'une transmission sans consentement, la ou les personnes responsables risquent des ennuis avec la justice, mais plus la victime.
Afin d'éviter tout problème, l'idéal serait de ne pas transmettre de nudes de soi.
Mais cette pratique étant de plus en plus courante, il est également important de transmettre des règles de réduction des risques. Les principales recommandations dans ce domaine pour les personnes qui pratiquent le sexting sont les suivantes :
- S'assurer que toutes les personnes concernées sont en accord pour recevoir des nudes et qu'un consentement clair ait été donné (consentement qui peut être retiré à tout moment).
- Éviter tout éléments distinctifs qui permettraient d'identifier la personne (visage, tatouages, chambres, etc.).
- Montrer une photo ou une vidéo sur son téléphone mais ne pas la transmettre numériquement.
- Prendre des photos "hot" sans pour autant révéler sa nudité.
- Demander à la personne qui veut obtenir un nude l'envoi de sa part d'une réciproque afin d'avoir une monnaie d'échange (tu diffuses, je diffuse aussi).
Lorsque des nudes fuitent et qu'on en reçoit, mieux vaut :
- Effacer le contenu reçu et ne pas le partager ou le montrer
- Faire preuve d'empathie pour la victime même si on est contre la pratique
- Oser en parler pour tenter de mettre fin ou de freiner la chaîne de diffusion et apporter du soutien à la victime
Lorsque des nudes de nous fuitent :
- Évaluer la portée de la situation en analysant où et comment l'image a été diffusée.
- Documenter les preuves en prenant des captures d'écrans ou en enregistrant les liens où notre image apparaît.
- Si l'image est diffusée sur un réseau social ou un site web, le signaler immédiatement. La plupart des plateformes ont des politiques contre la diffusion de contenus non consensuels et peuvent supprimer l'image.
- En parler à des personnes de confiance pour nous soutenir, tant moralement que dans les démarches à entreprendre pour réguler la situation.
- Nier l'authenticité de l'image (c'est pas moi, c'est un faux généré par l'IA).
- La pratique des nudes n'est pas sans risque. Une fois l'image transmise, il n'y a aucune garantie qu'elle ne soit diffusée plus loin.
- La transmission de nudes sans le consentement de la personne concernée est punit par la loi (article 197a cp).
- Lors d'échanges de nudes, toutes les personnes concernées doivent avoir clairement donné leur consentement et peuvent à tout moment le révoquer.
- Les possibilités de messages temporaires qu'offrent certaines applications et messagerie comme Snapchat ne garantissent en rien que des enregistrements puissent quand bien même être réalisés.